Albanie - Merci les enfants

Publié le par Les Chantiers de la Lune

 

Village MARIKAJ – Albanie – Avril 2010

 

 

Je prends la route vers l’Albanie promettant que j’allais apporter quelque chose pour la mosaïque ; mais, quoi exactement? Je n’en avais aucune idée !

Dès mon arrivée au pays j’entre en contact avec la direction de l’école (primaire et collège) de mon village, dont je suis une ancienne élève. Sans aucune surprise, elle s’est montrée accueillante, coopérative et prête à mettre à ma disposition tout ce que j’attendais de sa part.

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Après une nuit blanche cherchant les idées qui n’arrivaient toujours pas, je me trouve devant les enfants (d’âges variés de 8 à 14 ans) qui attendaient mes consignes. Pour mettre tout le monde à l’aise (surtout ma propre personne) je commence par une leçon de géographie : où se trouve La Seyne sur Mer (ma ville d’accueil). Je leur parle du chantier naval, de la population aux origines très variées, de cette ville, dont je fais partie, pour arriver ensuite aux Chantiers de la Lune et à leur mosaïque de métissage de culture.

Consciente des difficultés présentes : d’abord le manque d’idées de ma part, mais également le fait que la plupart de ces enfants –là allaient toucher le pinceau pour la première foi, pour réaliser une œuvre qu’ils ont tout de suite considérée comme sérieuse ; je leur demande alors de dessiner au crayon sur du papier ce qu’ils désiraient. Ce travail primaire allait me permettre d’évaluer ce qu’ils étaient capables de faire et peut-être allait-il enfin me donner l’idée tant cherchée (mais qui tardait à venir) ?

Dans leurs croquis j’ai vu défiler des collines, un beau soleil, des nuages, des arbres, leur école, des maisons, des fleurs, une coupe de fruits, des papillons, des oiseaux etc.

Mais, oui ! Il s’agissait bien là des éléments de la mosaïque, de leur mosaïque, de celle qu’ils ont voulue, qu’ils ont choisie ; il suffisait de les assembler, de les approcher, de les peindre donc ensemble sur le tissu blanc.albana suzy 021

Les premiers traits sont tracés par des petites mains tremblantes, émues et le vouloir-bien-faire, où la peur de mal faire est ressentie, mais, pas pour longtemps. Assurés que le but principal de cette oeuvre consiste premièrement en le plaisir qu’ils approuvent en la réalisant, ils gagnent en confiance, effectuant ainsi un travail formidable dans un climat de sérénité qui ne pouvait qu’inciter à l’admiration. Je peux même dire que la présence de l’adulte donneur de conseil n’était pas indispensable. Ces enfants-là ont travaillé ainsi pendant presque trois heures (refusant de profiter de leur récréation), échangeant les plateaux de couleurs, des idées, des pinceaux, pour arriver enfin à ce magnifique paysage de leur beau pays.

Ce n’est donc pas un simple élément pour la grande mosaïque que j’apporte; pour moi c’est bien plus. Grâce à ces enfants, j’apporte un morceau de ma terre d’origine dans celle de mon pays d’accueil. Et je voudrais dire : Merci les enfants !

 

 

 

 

 

 

 

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